vendredi 21 mars 2014

Un test amusant pour prouver à vos amis (et collègues) à quel point le marketing est efficace



Vous avez déjà vécu ce moment: au cours d'une soirée, un convive vous ayant demandé quel métier vous exercez, vous avez répondu que vous êtes dans le marketing; aussitôt, quelqu'un dans l'assistance s'est lancé dans une diatribe contre cette activité qui, dit-il, est destinée à tromper les gens, à les pousser à surconsommer, etc etc.

Plutôt qu'un long débat sur l'éthique de votre métier, qui n'aboutirait qu'à renforcer le point de vue de chacun (pour le débat éthique, voyez ici), proposez donc aux convives de se prêter une expérience amusante et confondante. Il ne s'agit pas ici de s'opposer au reproche en niant les faits. Oui, le marketing est souvent mal pratiqué et cela donne des abus condamnables. Mais il répond à une attente. Il est la conséquence d'un besoin, et non le contraire.

Commencez par vous arranger pour convaincre discrètement deux ou trois participants de vous prêter main-forte - ce sont, pour la suite du test, vos complices. Puis choisissez deux vins rouges, l'un excellent et très cher, l'autre tout à fait médiocre. Présentez un verre de chacun de ces vins à chacune des personnes présentes à table. Expliquez que l'un des verres contient un grand cru, l'autre un vin plus modeste. Quel verre contient le nectar? Faites en sorte que les premiers à répondre soient vos complices. Ils doivent intentionnellement se tromper, affirmer sans hésitation qu'ils préfèrent le vin médiocre. Observez alors les réactions des autres convives: en grande majorité, ils seront du même avis. Certains n'hésiteront pas à détailler le pourquoi de la chose: une robe plus brillante, une bouche plus équilibrée, ce petit goût de pruneau qui revient sur le palais...

Vous avez un doute sur ce test? Vous avez tort! Il a été pratiqué dans le cadre d'études scientifiques qui aboutissent à des résultats sans équivoque, telle que l'expérience de Millgram ou l'expérience d'Ash dans les années 50. On peut également citer:
- une étude réalisée par le CMIT et Stanford en 2007 qui a montré que si l'on fait goûter différents vins à des experts, en indiquant le prix de chaque vin, une région du cortex préfrontal s'active davantage quand l'expert goûte le vin "cher".
- l'expérience de M. McClure, très proche dans ses déductions, mais avec des sodas (Coca/Pepsi) en lieu et place du vin.


Conclusion: il est illusoire de penser que nous pouvons savoir à l'aveugle si une chose est bonne ou mauvaise. Il suffit que quelqu'un dise qu'il aime ce vin pour que nous prenions plus de plaisir à le goûter; qu'une étiquette soit élégante pour que le contenu de la bouteille prenne de la valeur à nos yeux. Nous vivons dans la caverne: nous ne percevons que les ombres des choses, et non la chose elle-même. Nous sommes influencés par ce qu'en disent les autres, par l'apparence, par l'odeur ou encore l'atmosphère générale. Une autre étude réalisée par l’université de Heriot-Watt à Edinbourgh constate que dès l’instant où une musique puissante telle que « O Fortuna » de Carmina Burana est jouée, un vin comme le Montes Alpha Cabernet Sauvignon est perçu comme étant 60% plus riche et plus robuste que lorsqu’aucune musique ne passe.

Tout autour de nous est subjectif. Le marketing, c'est l'art d'habiller le réel, de proposer un sens pour toute chose. Cette proposition, que les communicants appellent la promesse, peut-être acceptée ou refusée. Mais en aucun cas elle ne peut disparaître.

Si le marketing n'existait pas, vous l'inventeriez.


Philippe Guihéneuc View Philippe GUIHENEUC's profile on LinkedIn


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6 commentaires:

  1. Bonjour,

    Votre article est curieux car le test que vous présentez permet justement de tromper les gens quant à la qualité réelle du vin. Au début de l'article il me semblait au contraire que vous apporteriez des arguments en faveur du marketing et c'est exactement l'inverse que vous faites. Incompréhensible.



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  2. En effet, je conçois que ce soit difficile à avaler. Ce que j'essaie de montrer, à ma façon malhabile, c'est que l'on ne peut pas dire que le marketing pousse à la consommation, parce que chacun d'ente nous, à l'exception de quelques sages, ressent le besoin d'être poussé à la consommation. Le marketing, avec sa promesse, répond à une demande - de même que vous préférez voir un homme ou une femme bien habillé que mal fagoté, un plat présenté avec soin plutôt que posé comme un pâté dans l'assiette, ou une phrase joliment tournée qu'un hachis verbal.

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  3. et oui Philippe la musique et le vin (et le marketing) font souvent bon ménage, tu le sais bien !
    ok bon tu m'as reconnu... enfin j'espère !
    on se fait un dej un de ces jours ? pas mal de (chouettes) trucs à te raconter...

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  4. Un indice? Sans oublier que Blogger n'est pas Snapchat: les écrits restent. Merci de ne pas évoquer ma jeunesse révolutionnaire ou mes frasques nocturnes (oops trop tard).

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  5. "ma mère m'a dit va te faire couper les cheveux"
    +
    Montmartre

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  6. Avec plaisir, A***. Je vois qu'en effet ça mouv' bien pour toi.

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